Festival du livre de jeunesse et de bande-dessinée 2023 de Cherbourg-en-Cotentin


Découvrez ou redécouvrez le Festival du livre de jeunesse et de bande-dessinée de Cherbourg-en-Cotentin au travers d’un travail mené en classe de seconde.

Présentation et bilan de la 36ème édition du Festival

Le 36ème Festival du livre de jeunesse et de bande-dessinée de Cherbourg-en-Cotentin s’est déroulé du 1er au 4 juin 2023 à l’Espace René Lebas. Cette année, le thème était "Rouge" : le rouge des révoltes, de l’amour, du sang, des fleurs, des joues...

Au programme du festival : une journée professionnelle, deux journées scolaires, deux journées grand public, des rencontres avec les auteurs, un coin des libraires et des éditeurs, un jeu de piste numérique, des expositions, des ateliers, des animations…. et une sélection de livres en français, en anglais et en italien accompagnée de pistes d’exploitation pour la classe avec la possibilité de participer au concours scolaire.

Cette année, sept classes ont étudié un album ou un roman en anglais et ont travaillé collectivement pour aboutir à une production écrite ou orale autour de l’œuvre. Après avoir travaillé la mise en voix collective du texte, sept classes ont également participé à la « scène ouverte » en produisant une performance orale en anglais et en « live ».

Ce fut le cas des élèves de seconde de Séverine Vivier, professeure d’anglais au lycée Millet de Cherbourg-en-Cotentin et formatrice académique.

Une piste d’exploitation

La démarche

Les élèves de Mme Vivier ont travaillé sur « Fangs » de Sarah Andersen. L’étude de ce comics américain qui raconte une histoire d’amour entre une vampirette et un loup-garou est venue clore une séquence sur le rôle du décor dans les « scary stories » en classe de seconde (thématique du programme : le village, le quartier, la ville).

Mme Vivier a sélectionné tout d’abord quelques pages dans lesquelles le comique vient du texte et non pas de l’image puisque l’objectif visé est une lecture à voix haute sans projection de l’image. Lors du travail de préparation, la professeure-documentaliste qui participe au projet a fait remarquer que la compréhension des jeux de mots demande de la vivacité d’esprit et que le public risquait de ne pas comprendre. Les enseignantes en ont déduit qu’une lecture dans les deux langues était nécessaire et qu’il y avait là matière à faire un travail de traduction intéressant.

En ce qui concerne la mise en œuvre, les pages choisies ont été réparties dans le groupe classe au CDI. Les élèves ont été laissés libres de traduire une première fois : ils se sont rendu compte rapidement que la traduction mot à mot ne fonctionnait pas dans la plupart des cas. En particulier pour les jeux de mots, ils ont dû chercher une équivalence, comprendre d’où venait l’humour précisément pour essayer de trouver un jeu de mots véhiculant une idée équivalente. Les élèves ont bénéficié d’outils en ligne comme le dictionnaire WordReference, outils qu’ils ont dû apprendre à maîtriser, par exemple en lisant l’intégralité des traductions avant de sélectionner ce qui correspondait à la recherche.

Dans un second temps, les élèves ont travaillé la mise en voix. Ils ont recherché la prononciation exacte des mots, grâce aux dictionnaires en ligne ou grâce à Howjsay. Ils ont également fait attention à l’intonation des questions et mis en place un travail prosodique pour trouver une mise en voix qui mette l’humour en valeur. Les élèves ont bénéficié également de l’aide de leur professeure-documentaliste pour la mise en scène.

Finalement, les élèves ont participé à la « scène ouverte » du Festival et ont lu, mis en voix, interprété et mis en scène leur travail, certains en anglais, d’autres en français.

Le bilan

Mme Vivier note que les élèves ont apprécié cette activité vécue comme une « parenthèse enchantée » dans le travail et qu’ils ont réalisé une lecture de bonne qualité mettant en avant leurs compétences phonologiques. Certains élèves, habituellement très en retrait en classe, se sont investis dans le projet et ont pu ainsi être valorisés. Les élèves ont également réellement pris conscience des enjeux de la traduction et des difficultés posées par le langage humoristique en particulier (mais aussi le langage oral ou familier, les gap-fillers etc..). Ce travail de traduction a permis aux élèves de travailler la compétence de médiation, notamment la médiation de texte qui consiste à « transmettre à une personne le contenu d’un texte auquel celle-ci n’aurait pas accès ». D’autre part, des compétences méthodologiques et numériques ont été développées notamment le point 1.1 du Cadre de Référence des Compétences Numériques (« Information et données » : mener une recherche).

Si c’était à refaire, Mme Vivier aimerait aller plus loin en faisant manipuler et tester des traducteurs en ligne pour mettre en avant les avantages mais aussi les limites, développant ainsi la citoyenneté numérique de ses élèves.

Conclusion

Travailler à partir d’un livre jeunesse anglophone permet de développer de nombreuses compétences chez nos élèves : la compétence de réception bien évidemment mais aussi la compétence de production, la compétence culturelle puisque les albums sont ancrés dans un imaginaire anglophone et/ou rattachés à une thématique culturelle des programme. Selon les objectifs définis par l’enseignant, il est également possible de développer des compétences méthodologiques, des compétences numériques, la compétence de médiation ainsi que de nombreuses compétences transversales comme savoir travailler en groupe.

L’an prochain, le thème du Festival du livre de jeunesse et de bande-dessinée de Cherbourg-en-Cotentin sera l’Asie. N’hésitez pas à consulter le site du Festival pour découvrir la sélection en anglais, le concours et le programme.

Pour en savoir plus sur le concept de médiation en langues :
https://eduscol.education.fr/3592/apprehender-et-s-approprier-le-concept-de-mediation

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